EN 2 MOTS - Même s’il ne fume pas le cigare, Laurent Sagalovitsch s’est glissé dans la peau de Jean-Luc Godard pour raconter l’édition 2024 de Roland-Garros. Passionné de tennis, le cinéaste avait toujours rêvé de filmer le tournoi, selon un principe bien à lui, mais le projet ne vit jamais le jour. Sagalovitsch le reprend, à sa manière, et use de sa plume à la place d’une caméra. Son récit, romancé, emprunte mille chemins de traverses comme l’aurait sans doute été le film du réalisateur. Un texte plein d’humour et d’amour pour le tennis, à mi-chemin entre les Cahiers du Cinéma et Tennis Magazine. Et bien plus accessible, rassurez-vous, que certains films de JLG !
EXTRAIT - J'en étais là quand, de retour en France, un coup de fil me surprit dans ma routine quotidienne. Un ami devenu éditeur me demandait si j'étais partant pour écrire un livre sur Roland-Garros. Je demeurai perplexe : « Tu sais, je n'ai passé que deux tours et c'était seulement pour le championnat des Hauts-de-Seine. Certes, j'y fus flamboyant comme toujours mais je doute que mes mémoires tennistiques intéressent grand monde ! » Il tint à me rassurer. Mes pathétiques aventures d'apprenti champion le laissaient parfaitement indifférent. Non, il avait une tout autre idée en tête. Pendant très longtemps, m'expliqua-t-il, Jean-Luc Godard avait souhaité tourner un film sur Roland-Garros. Une lubie qui aurait consisté à prendre un joueur au hasard et à le suivre dès les qualifications, sans s’intéresser plus que ça au reste du tournoi. En cas de défaite, il aurait alors suivi son vainqueur et ainsi de suite jusqu'à la finale. N’étant pas cinéaste, à la place d'une caméra, j'userais de ma plume. Question logistique, il s'occupait de tout, de mon accréditation, de mes frais de bouche et d'un accueil digne de mon rang.
On était en avril. Je venais de rentrer en France. Après dix-huit années de vie commune, ma compagne avait enfin réalisé quel boulet j'étais ; du jour au lendemain, elle m'avait quitté. Je traînais mon ennui dans un appartement de Montrouge gracieusement prêté par mon frère. Je n'avais aucune perspective d'avenir, aucun plan, mon dernier roman venait de paraître, d'une certaine manière, j'étais libre comme l'air. J'acceptai donc. Après tout, même si jusqu'à présent personne ne s'en était encore aperçu, si ce n'est mon nouvel éditeur, la puissance littéraire de mon œuvre romanesque équivalait voire surpassait la filmographie complète de JLG.
C'est ainsi qu'un beau matin de mai, je débarquai en cette enceinte où naguère j'avais brillé de mille feux. Tout avait changé depuis ma dernière apparition : pendant que je vieillissais, Roland-Garros s'était modernisé sans rien renier de son histoire.
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Né en 1967, Laurent Sagalovitsch vit à Paris
après quinze années à Vancouver (Canada).
Il tient régulièrement chronique sur
Slate et a aussi écrit pour Libération
et les Inrocks. Joue-la comme Godard
est son neuvième livre après, notamment,
Le temps des orphelins (Buchet-Chastel) ou
Le dernier été de Gustav Mahler (Le Cherche Midi).
Photo © Christophe Guibbaud
JOUE-LA COMME GODARD
RÉCIT
167 PAGES
ISBN -978-2-488141-00-0
PRIX: 15,00 €
PARUTION: 10 AVRIL 2025
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